LE VENDREDI DE LA PHILOSOPHIE : PEUT-ON PERDRE SA DIGNITÉ ?
Il est des faits d’actualité qui soulèvent l’étonnement. Ainsi du cas suivi avec passion de Gisèle Pélicot : « J’ai 71 ans, j’ai été droguée à mon insu et violée brutalement par des dizaines d’hommes : malgré cela je me dresse devant mes bourreaux ». C’est le message qu’a reçu un public qui s’est senti crucifié par l’attitude de Gisèle Pélicot : "Nous nous sentons humiliés devant cette dignité bien supérieure à la nôtre." Ce sentiment d’infériorité défini par Kant comme étant le respect, signifie que la dignité humaine est indestructible : "là où est l’homme, est également la dignité"
Mais qu’est-ce donc que la dignité ? Kant la définit par le fait de considérer l’être humain comme une valeur – ce qui exclut de le réduire à n’être qu’un moyen. Je peux bien considérer le garçon de café comme un moyen d’obtenir ma tasse de café ; mais je ne peux pour autant le traiter comme s’il n’était qu’une machine ou un animal : là est sa dignité d’homme et ravaler l’être humain au rang de moyen – comme avec le cas de Gisèle Pélicot en instrument de jouissance – le priverait de sa dignité.
Néanmoins, face à cette « dignité-attribut » de la nature humaine, il existe aussi une dignité qui s’apprend un peu comme une attitude morale : même nés libres, nous pouvons encore abandonner cette liberté ou en être privé. Comme la liberté, la dignité se gagne et n'est pas attribué. Il y va du sujet. Qu’est-ce donc que cette dignité, fondement de l’humanité dont l’existence serait si incertaine ?
Le vendredi 28 mars 2025 à la Médiathèque Jean Falala à Reims de 18 à 20 heures Avec Didier Martz et Jean-Pierre Hamel, philosophes
LE CAFÉ DE PHILOSOPHIE : QUE RESTE-T-IL DU CONFINEMENT ?
Après, le jour d'après, plus rien ne serait pareil, cet évènement ferait révolution dans nos moeurs, nos manières d'être, notre rapport aux autres, à la vie. Il y eût un moment de transition, de latence où nous étions désemparés, sortir, s'embrasser, se masquer, télétravailler... Puis tout revint comme avant les tendances qui existaient déjà dans la société se sont juste accentuées. Plus de sécurité, moins de liberté, toujours plus séparés, toujours plus restreints. A moins que ?
AU Sans Souci, 1 rue de Contrai Samedi 29 mars 2025 à 17 h - Entrée libre
Avec Didier Martz et Jean-Pierre Hamel, philosophes