La philosophie a-t-elle un sexe ?

Texte de la conférence du vendredi 28 février 2025 prononcée à la médiathèque Falala de Reims par Jean-Pierre Hamel, philosophe dans le cadre du rendez-vous mensuels __LES VENDREDIS DE LA PHILOSOPHIE __

Les esprits facétieux demanderont : « Un sexe ? – Peut-être ; mais alors : Pour quoi faire ? »

Cette question est pourtant légitimée par les statistiques : l’absence massive des femmes dans les auteurs classés pour le bac comme philosophes, attestée jusqu’à nos jour par le fait qu’il ait fallu attendre 2003 et l’introduction d’Hannah Arendt dans la liste des auteurs officiels du bac en philo pour qu’une femme figure parmi les auteurs reconnus comme susceptibles d’être proposés au bac. Quant aux auteurs masculins reconnus, leurs propos à l’égard des femmes est connu pour ne pas être favorable à une égalité avec les hommes : Spinoza, Kant, Rousseau, pour ne pas parler de Schopenhauer, tous ont souligné que les femmes sont par nature inaptes à pratiquer la philosophie. Et c’est en 1820 que Victor Cousin déclarait : « Femme, être incomplet et condamné à une éternelle enfance, tu prétends t’élever à la philosophie ! Quel aveuglement est le tien ! Tu n’es point animée du même souffle que l’homme : il n’est donné qu’à lui de contempler la vérité. »

D’ailleurs en remontant comme font les philosophes à des racines grecques, la dichotomie antique entre le domaine public, dévolu aux hommes, et la sphère des besoins privés seul domaine reconnu comme accessible aux femmes semblait confirmer cette inaptitude. Si la philosophie a un sexe, celui-ci est masculin : entendez que c’est avec ça qu’historiquement la représentation de la sagesse a été bâtie comme universelle et pérenne.

- La cause est-elle entendue ?  Pas tout à fait. Un examen un peu plus soigneux montre des failles là où justement on croyait pouvoir enraciner notre certitude. Ainsi avec Platon : lors qu’il construit sa cité idéale dans cette œuvre majeure qu’est la République, il aborde la question de sa sécurité : il lui faut une police pour la protéger, constituée de gardiens. Ceux-ci devront-ils être exclusivement des hommes ? Éh bien non. Les différences entre les hommes et les femmes ne déterminent pas ipso facto que ces dernières soient inaptes au port des armes. Et voici la raison qu’il allègue : « Si la différence /entre les hommes et les femmes/ consiste seulement en ce que la femelle enfante et le mâle engendre, nous n’admettrons pas pour cela comme démontré que la femme diffère de l’homme sous le rapport qui nous occupe, et nous continuerons de penser que les gardiens et leurs femmes doivent remplir les mêmes emplois » (Rép.454e) Oui, nous avons bien lu : tout ce que les femmes ont la capacité de faire en plus de l’enfantement, elles doivent pouvoir le faire – et c’est Platon qui l’écrit. Quant à l’indifférence des générations successives devant l’absence de femmes dans la philosophie, on devrait peut-être réviser notre jugement : c’est en 1690 que Gilles Ménage (qui fut le précepteur de madame de Sévigné) écrivit le pendant féminin de la Vie des philosophes de Diogène Laërce : un ouvrage en latin consacré à une « Histoire des femmes philosophes » (Mulierum Philosopharum Historia) traduit en français un siècle plus tard. Reste que ce n’est qu’en 1984 que l’ouvrage de Ménage fut redécouvert, retraduit (cette fois-ci en anglais).

Notre propos n’étant pas de faire ici une histoire de la philosophie élaborée par des femmes (on lira sur le sujet l’ouvrage récemment publié sous la direction de Laurence Devillairs et de Laurence Hansen-Love et intitulé « Ce que la philosophie doit aux femmes ») on aura la tâche de réfléchir suivant en cela le titre de cet ouvrage, à ce que les femmes qui se sont appliquées à philosopher ont apporté à la philosophie jusque-là élaborée par des hommes : - une nouvelle façon de penser, appuyée sur des capacités dont les hommes seraient dépourvus ; - de nouveaux territoires de réflexion, jusque-là délaissés ou ignorés des hommes.

Mais revenons à l’origine de la réflexion. Si nous recherchons comment les femmes ont pu pratiquer la philosophie, il faut d’abord savoir en quoi consiste le fait d’être philosophe ? * Être l’auteur d’œuvres considérées comme telles * Être un professeur qui enseigne la philosophie * Être un sage qui vit en philosophe L’antiquité nous a laissé la trace d’une quantité de femmes répondant à l’un ou l’autre de ces critères, principalement de celles qui ont été reconnues dignes du titre de « philosophe » en raison de leur mode de vie. Par ailleurs, il faut réviser notre division de l’espace social et 2 parties : public (la polis) à l’extérieur et privé (l’oikos) à l’intérieur : il y a aussi un troisième « lieu » qui chevauche les deux précédents : le domaine du sacré et celui de l’enseignement, dévolu aussi bien aux hommes et aux femmes. N’oublions pas que Diotime qui enseigne la philosophie de l’amour à Socrate (dans le Banquet) est un prêtresse de Mantinée. Il existe donc un domaine où les femmes peuvent avoir une fonction qui privilégie leur faculté de réflexion et de décision. Notons que dans l’antiquité il n’y a pas de détermination « genrée » des objets du savoir : toutes les femmes peuvent donc avoir un lien avec la philosophie.

C’est par contre au 17ème siècle que la faiblesse intellectuelle des femmes est mise en avant : il faut les éduquer, c’est pour les mettre au niveau de leur future tâche, et à vouloir les éduquer au-delà on ne peut que les dénaturer et troubler l’ordre social. Ainsi que le proclame Chrystale dans un passage ironique des Femmes savantes :

« Il n’est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes, Qu’une femme étudie et sache tant de choses. Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens, Et régler la dépense avec économie, Doit être son étude et sa philosophie. Nos pères sur ce point étaient gens bien sensés, Qui disaient qu’une femme en sait toujours assez Quand la capacité de son esprit se hausse À connaître un pourpoint d’avec un haut de chausse. Les leurs ne lisaient point, mais elles vivaient bien ; Leurs ménages étaient tout leur docte entretien, Et leurs livres un dé, du fil et des aiguilles, Dont elles travaillaient au trousseau de leurs filles. Les femmes d’à présent sont bien loin de ces mœurs : Elles veulent écrire, et devenir auteurs. Nulle science n’est pour elles trop profonde, Et céans beaucoup plus qu’en aucun lieu du monde Les secrets les plus hauts s’y laissent concevoir, Et l’on sait tout chez moi, hors ce qu’il faut savoir ; On y sait comme vont lune, étoile polaire, Vénus, Saturne et Mars, dont je n’ai point affaire ; Et, dans ce vain savoir, qu’on va chercher si loin, On ne sait comme va mon pot, dont j’ai besoin » - Si malgré tout les femmes peuvent apprendre et comprendre bien des sciences (dont la philosophie peut-être) peuvent-elles en produire ? Que serait, une philosophie « féminine, déterminée cette « nature féminine » ? Mais même pour le siècle des lumières il y a grand risque de constater que, pour lui, la nature féminine soit en effet contraire à un tel exercice. D’ailleurs, la philosophie a théorisé cette inaptitude à comprendre et surtout produire une pensée philosophique. Il y a d’abord, on l’a déjà signalé la faiblesse de leur esprit qui les empêche de suivre les études accessibles aux hommes : la philosophie en fait partie. Du reste à vouloir forcer la nature on ne peut que les dénaturer. C’est là que Fénelon vient achopper – dans son Traité consacré à l’éducation des filles il écrit : « Il est vrai qu’il ne faut pas les pousser dans des études dont elles pourraient s’entêter… » poursuivant néanmoins : « Mais n’ont-elles pas à remplir des devoirs qui sont les fondements de la vie humaine ? ». Éduquer les enfants, voici la mission de l’éducation des filles, futures mères. Mais instruire au-delà des besoins domestiques les femmes, c’est les dénaturer, les viriliser et on peut dire que ce préjugé est si tenace qu’on ne peut admettre qu’une femme douée pour les études soit en même temps une femme jugée jolie. D’où vient donc ce préjugé ? Tout vient de la dichotomie entre raison et passion. Les progrès de l’une marquent la régression de l’autre et réciproquement. Or on note que les femmes apparaissent comme des êtres dominés par leurs émotions (autre nom des passion). La passion étant marquée par sa démesure et par son inconstance (amoureuse de celui-ci aujourd’hui, et de cet autre demain) alors que la raison se signalée par sa recherche de la juste mesure et par la constance de ses jugements : cette soumission des femmes aux émotions les éloigne de la pratique de la philosophie. Il faut avouer que le 18ème siècle, siècle des lumières de la raison à été justement le plus misogyne qui soit : Rousseau fait une description affligeant de Sophie, la jeune femme promise à son Émile devenu adulte : l’un est fait pour commander, l’autre pour obéir. Quant aux femmes devenues célèbres pour leur pratique de la philosophie, comme Émilie du Châtelet qui traduisit les œuvre de Newton, elle fut ne l’oublions pas la maitresse de Voltaire : sans l’appui des hommes les femmes ne sont rien. On a vu ce principe fonctionner jusqu’à nos jours : Marie Curie fut en effet prix Nobel – mais aux cotés de son époux sans l’insistance duquel l’Académie Nobel n’aurait pas songé à la désigner. J’ai personnellement connu des femmes qui en 1960 se réjouissaient que dans le concours d’agrégation de philosophie les femmes concourussent séparément des hommes, parce que, disaient-elles, les femmes n’ont pas la même « faculté d’abstraction ». Ces propos ont un demi-siècle d’âge. Du coup, on peut supposer que la pensée féminine quant elle s’est développée a suivi le même chemin que celui emprunté pat le hommes. Rechercher une manière spécifiquement féminine de pratiquer la pensée – philosophique ou autre – est une perte de temps ; d’ailleurs on pourrait facilement observer que si cette frontière était découverte, alors les hommes eux-mêmes la franchiraient facilement. - La vérité historique est que si les femmes ont à toute époque pratiqué la réflexion philosophique, ça a été pour en aborder de façon originale le domaine. On pense bien sûr à ces écrits par les quels les femmes ont dénoncé leur condition et revendiqué leur égalité avec les hommes. La mise à nu des mécanismes de l’exclusion des femmes hors du domaine de la raison est déjà par lui-même un exercice de la philosophie, et c’est par lui que les plus célèbres femmes-philosophes se sont fait connaitre

On pense ainsi à Olympe de Gouges, et aussi à Simone de Beauvoir avec le 1ème sexe. Il ne faudrait pas néanmoins faire du jugement de notre époque un marqueur suffisant : Olympe de Gouges revendiquait une égalité à laquelle nous ne songerions pas : celle de conserver comme les hommes le nom de leur père lors de leur mariage. Par contre, pas trace de revendication du droit de vote pourtant attribué aux hommes. Quant à Simone de Beauvoir, c’est récemment que son ouvrage a été unanimement salué, alors que lors de sa parution, dans les années 50, le grand ouvrage de philosophie était l’être et le néant et non le 2ème sexe. Il s’agit donc de rechercher quel a été l’apport à la pensée philosophique réalisé par les écrits des femmes.

La philosophie et le féminisme

La situation vécue par les femmes et l’infériorité dans la quelle elles sont maintenue a été une thème par lequel l’extension de territoire de la philosophie a été réalisé. Sans que les revendications féministes laissent une trace dans leurs œuvres, il suffit de noter que la position des femmes a été un thème d’étude qui a enrichi le territoire de la philosophie. Ainsi : 1 - L’unicité de la nature humaine : ce fut une constante et on a vu que chez Platon ce thème était déjà présent : il n’y a pas une nature féminine innée et intangible distincte de la nature masculine – quoiqu’en disent les hommes. Ce thème était déjà brocardé par Molière ; car à l’affirmer on doit dénoncer comme une dénaturation le fait pour une femme d’accéder à un niveau de culture égal à celui des hommes. L’égalité des droits en découle : car sur quoi fonder un privilège masculin ? Olympe de Gouges a construit en 1791 sa déclaration du droit des femmes là-dessus. On limite parfois la philosophie féminine à cette revendication venue d’Olympe de Gouges. 2 – La raison : selon les époques et les auteurs l’incapacité des femmes à philosopher a été attribué à la faiblesse de leur raison : selon les uns leurs émotivité, leurs passions a « obscurci » ce qu’elles pouvaient avoir de raison ; selon les autres c’est que simplement par nature les femmes jouissent d’une raison plus faibles que les hommes. Mais contre cela, l’époque révolutionnaire des lumières, en définissant la raison comme un domaine qui se révèle par un combat contre l’obscurantisme, a rendu possible la présence de la raison chez les femmes – non pas une raison « féminine » mais une raison qui conformément à son principe est unique, et donc humaine.

3 - Le corps est au cœur de la philosophie féministe, pour dépasser la triple limitation imposée par la domination masculine : pour celle-ci, le corps des femmes est en effet défini par

  • la capacité d’engendrer,
  • de donner du plaisir
  • de travailler.

Là encore l’aliénation est au cœur de l’approche du corps féminin, essentialisé dans ces fonctions que la société patriarcale attribue spécifiquement aux femmes. (Judith Butler 1990) Une philosophie du corps – qu’il soit féminin ou masculin – se développe alors faisant de lui un produit de la société et de l’histoire. La notion de genre, considéré comme résultant l’histoire personnelle des individus ainsi que de l’histoire de leur société en est issue. 4 – Mais l’apport de la philosophie des femmes ne se limite pas à l’expérience de ce qu’est la condition féminine :

La philosophie de l’épreuve : correspondance Descartes-Elisabeth de Bohème (1643-1650) Elisabeth de Bohème (1618-1680), fille de Frédéric V et d'Élisabeth Stuart, qui furent brièvement souverains de Bohême (durant l’hiver 1619-1620). À la suite de la destitution de son père, elle fut contrainte de partir en exil mais elle conserva de nombreuses activités diplomatiques. Elle entra en contact avec René Descartes. A sa demande, ce dernier devint son professeur de philosophie et de morale, et lui donna des conseils pour soigner sa mélancolie. Il lui dédia, en 1644, ses Principes de la philosophie. Et en effet : Elisabeth victime de l’exil et des difficultés insurmontables qu’elle éprouve pour redonner à sa famille le rang qui fut le sien, propose de définir l’existence comme étant par nature une épreuve (la mélancolie, la santé, les peurs, les désirs et les passions) ce qui va pousser Descartes à redéfinir l’existence d’après des arguments philosophiques et non exclusivement théologiques. Point n’est besoin de remonter à la volonté de Dieu pour trouver une signification à ces épreuves ; mais en même temps, l’existence n’est plus définie par ce que la volonté peut sur le corps pour lui faire accepter avec stoïcisme les épreuves de la vie : les épreuves rencontrées dans l’existence contribuent à forger la personnalité morale. Questionnant Descartes sur l’empire que le corps exerce sur l’âme (par ses passions, ses frayeurs etc.) elle met en avant le rôle de l’expérience vécue en philosophie, chose que la méditation de Descartes ne peut éclipser. Il ne s’agit pas seulement de penser mais d’expérimenter ou pour mieux dire d’apprendre à vivre pour mieux concevoir. Réciproquement, les troubles de l’âme dépendant de ceux du corps sont redoublés par ceux du corps issus du trouble de l’âme. S’il y a une nature féminine, c’est le résultat de l’influence du corps sur l’âme. Les affects de celui-ci modifient l’âme : cette interférence met en cause la philosophie cartésienne car la distinction métaphysique entre l’esprit et le corps ne suffit plus alors : il faut concevoir une union plus étroite que la simple jonction entre l’âme et le corps. C’est donc bien la situation de chaque être humain, homme ou femme, qui détermine sa réalité et le contenu de sa pensée. C’est ce dont la philosophie doit rendre compte, faisant une place à la situation faite aux femmes.

__La philosophie du care __ On attribue aux femmes le rôle essentiel de prendre en charge les petits enfants et les adultes dolents : mère et infirmière : tel est leur rôle le plus universel. Les femmes ne l’ont pas ignoré et au lieu de le refuser elle lui a donné un statut philosophique. Ce faisant on a voulu découpler la compassion et la prise de responsabilité du statut de la femme qui est dévalorisant : la care n’est pas l’expression d’une quelconque « morale des femmes ». Ce faisant le care devient une activité générique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir perpétuer et réparer notre monde qui comprend notre corps, nous-mêmes et notre environnement. Que signifie globalement « bien agir » ? - Pour Kant, il s’agit d’agir conformément la loi universelle qui détermine a priori l’activité : Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ; pour Bentham (utilitarisme) c’est le résultat de l’action qui la détermine : faire le plus de bonheur possible pour le plus de personnes possibles. Pour le care trois principes guident l’action :

  • l’attention aux autres ;
  • la sollicitude envers eux ;
  • prendre soin de tous ceux qui en ont besoin.

Le souci des besoins d’autrui en est la première manifestation, mais il doit se conjuguer à responsabilité : c’est ainsi que le care se démarque des tâches domestiques dévolues aux femmes et déprécié comme tel. Réunissant alors le domaine privé et le domaine public, le care étend le domaine politique au-delà de la sphère traditionnelle du public. D’où l’interpellation entendue dans les années 70 : « Travailleurs, qui lave vos chaussettes ? » A noter : la description des soins du care par les femmes relève de l’observation et non d’un principe originaire qu’elles auraient connu en tant que femmes. C’est comme on l’a vu peur situation de mère et de soignantes qui leur a été dévolu où maintenu qui les a mise en place pour le comprendre.

C’est alors que l’écoféminisme prend place. Vouloir contrôler la nature est une arrogance venue du fond des âges qui reste encore le discours de la modernité est associée à l’histoire du gouvernement des hommes, qui inclue d’ailleurs dans la nature exploitée celle des femmes. Certaines féministes ont même réuni dans la même révélation la nature masculine de la procréation et le gaspillage des ressources : « L'économie du profit et de la capitalisation est une économie de gaspillage masculine. On sème à tout vent du sperme, qui se perd à chaque éjaculation. On le gaspille comme on gaspille les ressources. » dira Antoinette Fouque. Le phallocrate vient redoubler le patriarche. La surexploitation de la terre est le fruit du capitalisme et du patriarcat. Françoise d’Eaubonne en fait la théorie : ce n’est qu’en luttant contre le pouvoir des hommes sur la nature comme sur les femmes qu’on viendra à bout de la crise écologique

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