La philosophie a-t-elle un sexe ?

__Des siècles durant, peu de femmes se sont exercées à la pensée philosophique : on en a conclu que la philosophie elle-même relevait du phallus masculin. On a imaginé que les femmes-philosophes méditeraient sur des chiffons, inventant l’amour universel qui gouvernerait l’Univers. Les femmes ont incarné la faiblesse et la sujétion aux émotions, peu compatibles avec une pensée philosophique virile et fière d’elle-même.Et aujourd’hui ? Devant la profondeur des pensées élaborées par des femmes, dirons-nous encore que la philosophie a un sexe ?

Ou cette question est-elle du même acabit que celle qui consiste à se demander si les anges ont un sexe ? Question cruciale qui hanta les esprits byzantins, car l'enjeu était de taille. En effet, après avoir créé Dieu, les théologiens furent fort dépourvus comme la cigale pendant l'hiver. Après avoir créé une transcendance logée dans le ciel comment la relier à la terre ferme ? Platon, en son temps, avait déjà été confronté à cette question qu'il s'était posée à lui-même. Il s'était mis dans l'embarras. Je pose la terre dite monde sensible et et je pose le ciel dit monde intelligible. Le premier, c'est la fange dont il faut vite sortir pour monter vers le ciel radieux des idées, mais comment articuler les deux ? Les théologiens inventèrent les anges, Platon arrivant à nicher dans les pourritures terrestres quelques étoiles. En gros, si tu trouves comme van Gogh a quelque beauté c'est parce que l'idée de Beauté perchée sur un nuage te guide...

Le vendredi 28 février 2025 à la Médiathèque Jean Falala à Reims de 18 à 20 heures

Avec Didier Martz et Jean-Pierre Hamel, philosophes

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