4 Chronique philosophique Le sale meurtre de Louise

Je ne sais pas vous mais moi devant l’horreur du meurtre de Louise , il me prend des envies de peine de mort avec si possible quelques tortures préalables. Sans doute de vieux restes anthropologiques de loi du Talion et de vengeance. Mais je suis un être raisonnable, bien élevé et bien éduqué et je laisse mes émotions à la merci de ma raison et de la rationalité. Pourtant, j’aime bien les bougies et les fleurs qu’on laisse sur le bord d’un trottoir.

https://youtu.be/9IHxhupqU

Le sordide assassinat de Louise

Je ne sais pas vous mais moi devant l’horreur du meurtre de Louise , il me prend des envies de peine de mort avec si possible quelques tortures préalables. Sans doute de vieux restes anthropologiques de loi du Talion et de vengeance. Mais je suis un être raisonnable, bien élevé et bien éduqué et je laisse mes émotions à la merci de ma raison et de la rationalité. Pourtant, j’aime bien les bougies et les fleurs qu’on laisse sur le bord d’un trottoir. Même si Manuel Vals, ministre désormais de l’extérieur où il ferait bien de rester, prévenait que : « expliquer, c’était excuser », je ne peux rester devant le vide et m'empêcher de chercher des explications. Et des explications , il y en a, en veux-tu en voilà. Les médias dits « mainstream » s’y emploient avec abondance en convoquant pseudo experts et spécialistes contrefaits. Il n'est pas inutile de rappeler que « mainstream » qualifie, selon le dictionnaire, « ce qui est excessivement promu, manquant d’originalité et conforme aux normes acceptées par le plus grand nombre, souvent au détriment de l’authenticité ou de la créativité. » Fin de citation. On ajoutera au détriment de la vérité.

En attendant come l'on dit que toute la lumière soit faite, on invoquera comme clarifications :

– L’enfermement dans les jeux vidéo, facteur de solitude, d’exacerbation de la violence et de frustrations sexuelles ;

– Les conditions sociales d’un jeune en déshérence, sans travail, sans perspective ; et le manque d’aides et d'assistances sociales ; – l’hypothèse de parents laxistes et en conflit ; – un déséquilibre psychologique du sujet relevant de la psychiatrie.

Dans cette effervescence spéculative, on soulignera le rôle bienfaisant des caméras de surveillance et de privation de libertés qu’il faudrait installer partout en France, la mise en place de cellules psychologiques pour des individus de moins en moins en capacité de faire face seuls aux adversités. Le tout sur fond d’angoisse généralisée de parents à la sortie ou à l’entrée des écoles.

Les uns et les autres, parents, voisins, paroissiens, interviewés sur des trottoirs équipés d'un micro, affirment tous qu’ils n’ont jamais cru, même un seul instant, que ce jeune homme, présumé innocent (mention qu’on ne manque pas de rappeler tellement les propos qu’on a tenus précédemment montrent visiblement qu’il est coupable), donc qu’on ne pouvait croire que ce jeune, présumé innocent, puisse avoir commis une telle horreur. Mais, « à la réflexion », « avec le recul », « il a semblé que son comportement », et avec un « tiens l’autre jour… » pour illustrer le propos.

Ainsi l’histoire se construit-elle rétroactivement, après coup. En sous entendant sans le savoir que le crime est potentiellement présent dans la vie ordinaire des individus. Et peut-être même dans la vie ordinaire de chacun d'entre nous y compris la mienne. "Banalité du mal", dira Hannah Arendt. On en frissonne à l'idée !

Un élément me semble avoir été oublié parmi toutes les explications : c’est que le jeune en question est un homme, et non une femme. Oui, un homme. Encore une fois rappeler que les auteurs de violences sont principalement des hommes, comme l’écrit Lucile Peytavin dans son livre « Le coût de la virilité » aux éditions Le livre de poche… Violences comme formes extrêmes de l’affirmation de soi, du soi masculin, viril et fort. Lorsque cette affirmation de soi n’est possible qu’à travers le succédané frustrant qu’offrent les jeux vidéo, il ne fera pas bon être dehors lorsqu’elle voudra s’exercer dans la rue. Le jeune homme déclare en effet que lorsqu'il est en colère, il a des envies de meurtre, de viols et d'agression. Un jeune homme bien élevé et raisonnable se contente d'un coup de pied dans un réverbère !

Il serait remarquable, et pour tout dire surprenant, que les faiseurs d’opinion mettent ce paramètre, la surreprésentation des hommes parmi les auteurs de violences, avant toutes les variables déjà citées et puissent le considérer comme un élément explicatif déterminant. Donner une explication genrée : c'est d'abord parce qu'on est un homme que la probabilité pour qu'il y ait des violences de toutes sortes soit forte. Comme le montre cette auteure, homicides et féminicides, viols, vols, délinquances, violences automobiles sont majoritairement le fait d'hommes ! Sans compter, écrit-elle que dans "l'espace public, ils insultent, crachent, urinent, dégradent, menacent et sont responsables de nuisances sonores..."

Mais on ne retiendra pas cette hypothèse dans l'analyse des violences. Cet état de fait n'est jamais pris en compte et a fortiori remis en cause. La domination masculine présente dans tous les médias et les réseaux dits sociaux l'empêche. On préférera invoquer le milieu social, l'âge, le milieu éducatif, les parents, les jeux vidéos dans ce genre d'affaire et recourir aux explications psychologiques et psychiatriques qui excluent toute explication de genre.

Elle avait 11 ans, l’âge de ma petite fille, elle rentrait de l’école… Le reste n'est que bavardage.

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