Petit quizz de mai.

Lisez attentivement le texte qui suit : « La concurrence qui, loin de viser à la perfection, submerge les produits consciencieux sous des amas de produits décevants....

Lisez attentivement le texte qui suit : « La concurrence qui, loin de viser à la perfection, submerge les produits consciencieux sous des amas de produits décevants, imaginés pour éblouir le public qui n’obtient le vil prix qu’en obligeant l’ouvrier à se perdre la main dans les ouvrages bâclés, en l’épuisant, en l’affamant, en tuant sa moralité par l’exemple du peu de scrupule ; la concurrence qui ne donne la victoire qu’à celui qui a le plus d’argent ; qui, après la lutte, n’aboutit qu’au monopole dans les mains du vainqueur et au retrait du bon marché. La concurrence qui fabrique n’importe comment, à tort et à travers, au risque de ne pas trouver d’acheteurs et d’anéantir une grande quantité de matière première qui aurait pu être employée utilement mais qui ne servira plus à rien. » De qui et ce texte ? Réponse A : Karl Marx ; Réponse B : Jean-Luc Mélenchon ; Réponse C : Gracchus Babeuf ; Réponse D : Bakounine. - Et votre réponse est : Gracchus Babeuf Bravo, votre culture est au top. Ce texte de Babeuf (Lettre à Germain, 1795, deux ans avant d’être guillotiné par le Directoire) fut écrit à la fin du 18ème siècle, quand la révolution française prétendait délivrer les hommes de la servitude, tout en préparant celle de l’exploitation capitaliste, de la soumission à la consommation et à l’épuisement des ressources de la planète. Nous croyons aujourd’hui que les méfaits de l’exploitation outrancière des hommes et de la nature sont assez récents pour se dévoiler seulement maintenant à nos yeux. Et nous célébrons à grands fracas la gloire de la Révolution qui nous a libérés des abus de l’Ancien régime. Comment avons-nous été assez sots pour croire que la liberté de la concurrence était la liberté suprême ? Assez aveugles pour voir en elle la clé de la prospérité pour tous ? Assez corrompus pour aimer l’opulence achetée au prix de la misère des autres – Il est vrai que nous sommes assez vertueux pour assortir cette concession d’une condition : que ces malheureux soient de l’autre côté de la frontière. Babeuf le rappelle : la concurrence aboutit, c’est là sa démarche naturelle, à son contraire : le monopole qui s’instaure sur les ruines des entreprises qui ont été vaincues. Jean-Pierre Hamel, philosophe

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