La justice a condamné Adrien Quattenens à 4 mois de prison avec sursis et 2000 euros d'amende. Le principe de la peine de prison même avec sursis est de permettre ensuite la réinsertion, le retour à une vie normale. Ainsi il n'a pas été condamné à l'inéligibilité . L'amende, elle, vise à la réparation des torts subis même si la victime restera toujours sur sa faim. Elle vise aussi la responsabilisation, ce qui n'est pas nécessaire ici puisque l'auteur a reconnu les faits et plaidé coupable. Enfin ou presque, elle vise l'exemplarité. Elle envoie un message à ceux qui seraient tentés de donner une gifle à ou d'exercer une violence contre une femme.
Or, on assiste à propos de cette affaire à la poursuite d'une tendance qui vise à discréditer la justice. La peine n'est jamais assez forte alors, on en rajoute : exclusion du parti, stage, demande de démission, réélection pour que le peuple vienne sur la place de Grève… On veut rendre la justice soi-même. La "meute hurlante" (A. Lebrun) est lâchée, on sonne l'hallali et qu'on lui coupe les c. Quattenens est devenu l'Homme, le représentant de tous les hommes qu'il faut abattre.
Il a été condamné pour violences conjugales. Il méritait cette peine. Il devra la purger. Mais la vindicte populaire, celle des milieux aisés intellectuellement tout aussi populaires n'en a jamais assez. Elle veut sa peau.
Et le juge, la tête basse, s'en retourna à d'autres affaires.