Brève définition : Populisme : 1 – Attitude démagogique qui consiste à exploiter les émotions populaires érigée en moyen de gouverner. 2 – Pouvoir confié à un chef charismatique adulé par le peuple. 3 – Lutte visant à rendre le pouvoir au peuple spolié par des élites égoïstes. Le peuple, source unique du pouvoir démocratique a la volonté de contrôler ses représentants lorsque ceux-ci sont défaillants. On se questionne ainsi : Si le populisme trouble aujourd’hui c’est que ce courant d’opinion foisonne dans l’actualité et dans des pays dispersés partout dans le monde : l’Amérique de Trump – le Brésil de Bolsonaro – les Philippines de Duerte – la Hongrie Orban, etc.) Mais c’est aussi qu’on s’interroge : y a-t-il quelques chose de commun entre tous ces « populistes » actuellement au pouvoir ? Et peut-on découvrir en France des raisons expliquant l’éclosion d’un tel mouvement ? D’abord, on recherche comment ce courant est parvenu chez nous à se répandre avec un tel succès : on met en relief le rôle des médias dans la diffusion du populisme, émettant en boucle 24h/24 des images et des déclarations non filtrées donnant une tribune exceptionnelle aux porteurs de cette idéologie. Mais cette responsabilité est amoindrie par leur affaiblissement face aux réseaux sociaux : les jeunes ne regardent plus la télé mais l’écran de leur smartphone. --> L’émancipation du peuple peut-elle se faire grâce à Facebook (et autres réseaux sociaux) ? On le signale : il est important de tenir compte de la manière dont sont institués les « influenceurs » qui opèrent sur les réseaux sociaux.
Une autre question se pose et qui porte sur la valeur qu’on peut accorder au populisme par rapport à la démocratie : s’agit-il seulement de rejeter des d’élites qui trahissent le peuple ? Pourquoi remettre en cause les représentants démocratiquement élus ? Quel mandat ont-ils reçu de leur élection : est-il impératif (ils votent selon les engagements pris avant l’élection) – au quel cas on pourrait les révoquer en cas d’échec ? Mais on sait que leur mandat est souverain (ils votent selon leur propre volonté) – moyennant quoi on ne peut les révoquer avant le scrutin suivant. Mais l’exemple des Gilets-jaunes le montre : ce qu’ils revendiquent c’est d’être et de rester à tout moment le peuple, celui qui ne peut être dessaisi de son pouvoir souverain et qui doit être écouté et obéi par les élites gouvernantes : c’est pour obtenir ce pouvoir révocatoire qu’ils revendiquent aujourd’hui le Référendum d’Initiative Citoyenne.
On débat alors de questions très concrètes : - Sur les élites on remarque qu’elles sont toujours issues des hautes sphères de la société (selon l’héritage dont a parlé Bourdieu), selon un clivage bien connu du pouvoir qui descend des hauteurs de la société vers son socle et n’en monte jamais (= revendication des Gilets jaunes : « Nous le peuple nous voulons commander ») - Si l’horizontalité caractérise le populisme, reste à penser la verticalité du pouvoir qui pourrait en être issu : comment faire un corps unique avec les Gilets Jaunes ? Comment ce populisme-là peut-il donner naissance à un peuple ? On propose alors de revoir le rôle du référendum, comme possibilité pour la volonté qui émane du terrain (horizontalité) d’accéder à l’expression d’un pouvoir souverain : verticalité indispensable, constituée par la régulation du pouvoir souverain par le peuple qui se constitue en force d’opposition - Toutefois, on trouve aujourd’hui dans les revendications des Gilets-jaunes une volonté émiettée, impossible à mettre en ordre. Si le dialogue constitue l’espace public, il ne résout pas tous les problèmes en particulier celui qu’énonce Rousseau : comment, en agrégeant des volontés particulières formuler une volonté générale ? On évoque alors le rôle des corps intermédiaires (syndicats, partis, associations) qui peuvent remplir le rôle d’interface entre le peuple et les gouvernants. On se sépare à 19 heures en se donnant rendez-vous le 19 janvier, 17 h au café le Sans-souci, 1 rue de contrai à Reims
Compte-rendu J-P Hamel