"L'amour dans un drôle d'état". Ce sera le thème de notre prochain café de philosophie ici à Reims aux 3 p'tits bouchons, samedi prochain. Nous prenons prétexte de la Saint Valentin pour réfléchir sur ce sentiment mis à mal. L'amour dans un drôle d'état ? Oui, en effet, car outre la "miévrerie" qui en général l'accompagne, il est mis à toutes les sauces. La dernière, assez piquante, est de l'utiliser à des fins politiques pour donner l'illusion d'un monde de bisounours, aseptisé, lisse et pâle. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ! Et pendant ce temps-là, ici on bat, on tue, on croupit, on harcèle, on balance... Les philosophes ne sont pas en reste de André Comte Sponville, Luc Ferry à Alain Badiou et consorts. Et voilà que revient sous une forme peu profane la version religieuse du "Aime-t-on prochain comme toi-même" dont Nietzsche avait fait la peau, dénonçant là l'instrument majeure de la culpabilisation pour le cas où "tu" n'y parviendrait pas notamment à s'aimer lui-même puis à aimer l'autre. Le tout sous l'empire du Bien.
De plus, d'un sentiment généreux et noble, on fait un objet de sexualité et et de commerce. Oui, l'amour est dans un drôle d'état. Et encore une fois, surtout avec la Saint Valentin, c'est la femme qui trinque : Valentin, comme d'habitude, l'emménera au restaurant, comme d'habitude lui offrira un bijou ou des fleurs, tout en rose de préférence; Valentine, objet d'amour, s'apprêtera, comme d'habitude, pour cette soirée exceptionnelle. "Et comme d'habitude, on fera semblant, comme d'habitude..."
- balancetonvalentin